kelsy adams

Kelsy Juliet Adams

J'ai 20 ans et je suis NATIONALITÉ. Je suis CÉLIBATAIRE. Je confesse avoir beaucoup de péchés, mais le prédominant chez moi est l'orgueil.

Kelsy est née sur l'île, on pourrait donc s'attendre à ce qu'elle en personnifie les vices, et pourtant... Tous les péchés ne sont pas les siens.

Gourmandise :: Bon, d'accord, celui là l'est. On ne s'en douterait pas au premier abord, et pourtant c'est son côté éternelle enfant : elle adore tout ce qui est sucré, et pourrait ne vivre que de pâtisseries. Quoique... Ayant bien souvent fréquenté les cuisines de l'hôtel de son père étant enfant, elle a également appris à apprécier la gastronomie, et il n'y a pas d'aliment qu'elle refuse de manger. Dans tous les cas, heureusement que la génétique l'a plutôt gâtée côté métabolisme et qu'elle n'a pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour rester mince...
Elle a presque toujours une chupa-chups à la cerise dans sa poche, en cas de fringale subite.

Luxure :: A l'origine, ce n'est vraiment pas son péché... Elle est même resté vierge beaucoup plus longtemps que l'on pourrait le croire, mais ne cherchez pas, elle ne vous en parlera jamais. Originellement c'est une jeune fille plutôt réservée et qui n'aime pas exposer sa vie intime. De peur d'être moquée, peut être ? En tous cas ce qui est sûr c'est qu'elle a besoin d'être en confiance pour se dévoiler, et que la plupart de ses relations amoureuses ont été sérieuses. Jusqu'à, bien sur, il y a presque deux ans. La mort de sa mère, ou comment réaliser d'un coup que cela ne mène à rien de rester une petite fille sage – ce n'est pas ça qui empêchera ses proches de mourir – , que les gentils se font toujours avoir de toutes manières et qu'il serait temps qu'elle commence à vivre sa vie avant de la perdre. Alors pendant un moment, elle a accumulé les conquêtes. Et laissez-la vous dire que la vie est bien plus facile quand on est une salope. Depuis quelques temps, elle s'est calmée, mais n'a pas renoncé à avoir une vie sexuelle épanouie, même si elle l'affiche moins – business oblige.

Colère :: Ce n'est pas non plus son péché capital. Kelsy est plutôt du genre mature et réfléchie, ce n'est donc pas vraiment son style de se laisser aller à de violentes colères. Elle garde la tête froide en toutes circonstances, enfin à deux-trois exceptions près... La première a pu être remarquée par pratiquement tous les clients de l'hôtel lors de sa crise de nerf phénoménale. La mort est injuste, elle n'avait pas le droit de lui prendre sa mère, et ça la fout en rogne. Normal quoi. Sinon, elle a tendance également à très vite s'énerver si un employé ne fait pas bien son boulot. Elle même est très perfectionniste et se remet constamment en question, et elle attend des autres, du moins dans son travail, une attitude similaire.

Envie :: Qu'est ce qu'une enfant gâtée comme elle pourrait bien vouloir de plus ? Elle a pour elle l'argent, la beauté et l'intelligence. Plus jeune, elle enviait aux autres filles leur assurance ; ce n'est plus le cas. Et quand elle veut quelque chose – ou quelqu'un – elle sait faire ce qu'il faut pour l'obtenir le plus rapidement possible, par ses propres moyens. Maintenant, la seule chose qui pourrait lui faire ressentir ce sentiment, c'est en voyant une mère et sa fille peut être... Mais mis à part ça, Kelsy est de manière générale trop orgueilleuse pour être jalouse, ce qui fait que la plupart du temps elle est sincèrement heureuse pour les gens au lieu de les envier. C'est une fille simple qui aime que son entourage soit épanoui.

Orgueil :: l'orgueil, donc. Son péché capital. Celui qui l'a bien souvent empêchée d'avouer ses sentiments pour ne pas se placer en position de faiblesse. Celui qui a fait qu'elle a eu tellement de mal à faire son deuil – comment est-ce possible quand vous ne pouvez même pas avouer avoir mal ? Celui qui lui fait en vouloir encore et toujours plus ; plus d'argent, plus d'hommes, plus de reconnaissance. Celui qui lui fait mépriser les filles trop faciles, et celles pas assez, sans tenir compte de ce qu'elle était elle même. L'orgueil, auquel elle se raccroche comme une huitre à son rocher pour se persuader qu'elle vaut encore quelque chose, pour avoir une raison de se lever le matin. Mais chuut... Cela non plus elle ne l'avouera jamais. Orgueil oblige.

Avarice :: Kelsy n'est pas vraiment avare. Disons qu'elle a l'habitude de l'argent et qu'elle aime plutôt les billets verts, du coup, mais elle n'en est pas vraiment avare. Si elle est plutôt économe et aime à placer son argent pour en récolter encore plus, elle n'hésite pas non plus à le dépenser parfois, que ce soit pour elle ou pour ses amis. Il faut bien profiter de la vie ! Elle n'hésite pas non plus à donner des primes à ses employés ; pour elle il faut mériter son salaire mais quand le travail est bon il faut le récompenser.

Paresse :: Vous pouvez lui trouver bien des défauts, mais elle n'a pas celui-là. Oh bien sur comme tout le monde elle profite un maximum de ses week-ends et de ses vacances, à se dorer au soleil et à profiter des plaisirs de l'île, mais en dehors de cela c'est une bosseuse. La semaine elle ne compte pas ses heures, et c'était déjà le cas quand elle n'était qu'à l'école. Non seulement elle mettait un point d'honneur à être bonne en classe, mais aussi il a toujours été important pour elle de travailler pour gagner son argent – argent de poche puis salaire. Et même si elle est bien obligée de déléguer dans son travail actuel, elle s'investit un maximum, ne compte pas ses heures, et n'hésite pas à mettre la main à la pâte elle même quand il le faut. Bon par contre c'est une fille plutôt cérébrale, alors à part pour danser, elle préférera toujours rester à lézarder plutôt que d'aller faire une activité physique. En ce sens elle est assez paresseuse, c'est vrai...

« C'est une fille ! »

Une fille ! Les yeux du couple Adams brillaient de larmes de joie, sous leur front perlés de sueur. L'accouchement avait été long et difficile, mais ça y était. Elle était là, leur rayon de soleil, leur petite Kelsy Juliet ! Ils étaient comblés, leur réussite familiale s'ajoutant à leur réussite financière, puisque l'hôtel acheté une bouchée de pain cinq ans auparavant ne désemplissait plus. Katherine avait quitté sa carrière de chanteuse – danseuse de charme à leur mariage pour aider son époux dans la gestion de l'hôtel, et depuis ils étaient tellement niais et heureux que cela en avait écoeuré plus d'un. Mais elle avait ensuite eu du mal à tomber enceinte, alors cette petite fille était vraiment pour eux un cadeau des anges. La jeune femme délaissa son travail pour l'élever, lui apprenant à lire et compter, se baladant longuement sur la plage avec elle, lui chantant des ballades.
Kelsy n'était pas seulement un cadeau des anges, elle en était elle même un. Très proche de sa mère, elle adulait son père et faisait tout pour les aider, et les rendre fiers d'elle. Enfant gaie et bavarde, elle ne pleurait jamais que quand elle avait un mal physique – ce qui arrivait tout de même assez souvent, car elle était plutôt maladroite et très douillette. Et quand, quatre ans après elle, la famille s'agrandit, elle fut au départ très heureuse de jouer à la poupée avec le petit Ryan Gabriel. Bon après elle passa aussi par la phase de jalousie, mais cela ne dura pas, et globalement elle eut toujours de bonnes relations avec son frère. La famille, c'est le plus important pas vrai ?

***

« tu veux jouer avec moi ? »

Kelsy leva les yeux de son cahier, surprise. Ce n'était pas très souvent qu'un autre enfant lui faisait une pareille proposition. Elle était sociable, et arrivait à se mêler à un groupe quand elle y était, mais le plus dur était le premier pas... C'était bien simple, elle ne le faisait quasiment jamais. Elle était réservée, presque timide. Mais quand la fillette rousse en face d'elle lui fit cette proposition elle lui répondit par un sourire, sans montrer ses dents mais un sourire quand même.

« Bien sur ! »

La main dans la main, elle s'en allèrent dans la cour de récréation. A l'époque Kelsy troquait avec facilité ses livres contre des chats perchés. Elle était d'ailleurs plutôt douée à ce jeu, arrivant à courir vite malgré sa taille, petite même pour son âge.

***

« Dancing Queeeeeeen ...»

Très à l'aise, la gamine faisait son show pour les employés du Luxury Hotel, où elle se rendait tous les jours après le collège. Elle aimait s'y rendre, se balader dans les couloirs interminables, espionner les gens au bord de la piscine, se faire préparer des gouters copieux par les cuisiniers, discuter avec les femmes de ménage... Sa mère avait beau ne plus y venir beaucoup, son père y travaillait toujours à plein temps, alors elle y venait après ses cours en attendant qu'ils rentrent ensemble pour diner en famille. Au fil du temps, elle connaissait les lieux par cœur, et les gens presque aussi bien. Ils la connaissaient depuis qu'elle était toute petite, alors elle n'avait honte de pas grand chose devant eux... Ce qui expliquait pourquoi elle était en train de donner un mini concert au pâtissier en échange d'une Religieuse au chocolat (comprendre qu'elle s'était mis ça en tête toute seule et que le pauvre n'avait rien demandé). Mais étonnamment la voix de Kelsy n'était pas désagréable, au contraire même. Un heureux héritage maternel.
En tous cas l'ambiance était détendue, les rires fusaient, le sien aussi. Ses camarades de classe ne l'auraient sans doute jamais reconnue... Enfin, si, peut être Teresa, sa meilleure amie. Mais avec les autres, si elle était beaucoup moins timide qu'avant, elle restait réservée. Mais même à sa famille et aux gens de l'hôtel elle ne disait pas tout. Personne ne savait, par exemple, qu'elle était amoureuse...
Pas même le garçon concerné, d'ailleurs, et celui-ci ne le sut jamais.

***

Kelsy avait hâte d'aller travailler. Au début de l'été, quand son père lui avait proposé de travailler à l'hôtel comme réceptionniste, comme n'importe quel autre jeune, elle avait accepté principalement pour se changer les idées. Son copain venait de la quitter... Il comptait bien « profiter des plaisirs de l'île » pendant ses vacances. Mais elle avait fait face, et s'était investie dans son travail quand même, et demandant à ce qu'on la traite comme n'importe quelle autre employée. Et comme n'importe quelle autre employée, elle s'était fait un devoir de sympathiser avec ses collègues. C'était loin d'être aussi difficile qu'avant pour elle. Elle avait toujours le sourire aux lèvres, et toujours un mot gentil pour chacun. Sa personnalité était la même dans le cercle public et dans le cercle privé. Elle se faisait donc rapidement de bonnes connaissances, voire des potes. Bon, pour ce qui était des vrais amis... Elle avait toujours autant de mal à se dévoiler intimement, à parler de ce qu'elle pensait et ressentait vraiment. Enfin... Sauf avec lui. Avec lui, cela avait été immédiat et sincère, il était ce qui lui donnait envie d'aller à l'hôtel le matin. Tous les opposaient, et pourtant ils s'entendaient à merveille et elle se sentait en confiance avec lui. Elle mettait un point d'honneur à être la meilleure amie possible pour lui, et c'était apparemment réciproque.
L'apercevant de dos, elle lui effleura légèrement l'épaule pour signifier sa présence.

« Salut toi ! Alors, combien de cœurs as-tu fait chavirer hier ? »

Son ton était amusé, presque taquin, mais pas moqueur. Cela ne la dérangeait pas qu'il lui parle de ses conquête, ils étaient d'assez bon amis pour ça. Et surtout, ils n'étaient qu'amis. Pour l'instant du moins.

***

« C'est bien un cancer, madame Adams. Je suis désolée.»

Kelsy serrait la main de sa mère du plus fort qu'elle le pouvait, ou peut être était-ce l'inverse. Ou alors les deux. En tous cas leurs jointures en devenaient blanches.
La jeune fille ne s'attendait pas à cela quand elle avait accepté d'accompagner sa mère à ce rendez-vous médical. Certes, il y avait une ombre, une masse sur le dernier scan, mais c'était supposé être bénin...
Pas ça, pas sa mère, ils ne pouvaient pas lui faire ça... Elle ne pouvait pas mourir. Personne n'avait le droit de lui prendre sa mère ! Il fallait qu'elle parle à Liam... Mais avant, pourquoi avait-elle cette sensation de mouillé sur ses joues ?
Kel' mit un moment à se rendre compte qu'elle pleurait. Il fallut que sa mère lui sourit bravement et qu'elle lui en essuie une sur le bout du nez pour qu'elle comprenne enfin. Elle pleurait... Cela faisait des années qu'elle n'avait pas pleuré.

« Oh, Maman ! »

Et elle se jeta dans ses bras, comme l'enfant qu'elle serait toujours pour sa mère. Pourtant si elle était venue avec elle aujourd'hui c'est bien qu'elle était une adulte, jeune femme mature et apte à dialoguer avec les institutions. Mais apprendre une telle nouvelle... Il n'y avait pas pire. Ou peut être si. Le moment où elles allaient devoir l'apprendre aux deux hommes de la maison.

***

Elle avait eu le temps de s'habituer à l'idée, pourtant. Pour une fois les médecins ne les avaient pas trompés : Katherine avait vécu encore le temps qu'on lui avait prédit, ni plus ni moins. Toute la famille avait été préparée à cette tragique issue. Mais maintenant, face au cercueil en acajou contenant le corps de sa mère, Kelsy se rendait compte que la théorie et la pratique différaient complètement. Décédée. Morte. Partie. Ces mots ne lui donnaient qu'une envie, celle de hurler, de partir en courant les mains sur les oreilles, de crier que c'était impossible, d'exiger à Dieu qu'il lui rende sa génitrice. Mais cela était impossible, elle le savait bien. Elle n'était plus une enfant, mais une jeune adulte pleine de maturité, et sa mère était fière d'elle. Elle allait donc continuer à l'honorer, en cette funeste journée où elle serait descendue sous terre. Inconsciemment, elle pressa un peu plus la main de son petit frère dans la sienne, entendant ses pleurs. Ses yeux à elle, en revanche, restaient secs. Pour l'instant du moins. Elle avait aidé son père dévasté à tout planifier, s'était occupée de beaucoup plus de choses qu'elle ne l'aurait dû depuis la maladie de sa mère, sur tous les plans. Elle ne devait pas craquer maintenant, elle ne le pouvait pas. Plus tard, quand des gens plus ou moins inconnus viendraient lui présenter leurs condoléances, elle arriverait même à esquisser des sourires, avant d'aller s'occuper de formalités pour l'école de Ryan. Mais en attendant, elle répandit une poignée de terre sur le cercueil, en murmurant...

« Au revoir, Maman. Je t'aime. »

***

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